Exploration des concepts de création, continuités et ruptures à travers les arts, les œuvres et leur interprétation

14h00-15h30 – Forum de connaissances : création, continuités, ruptures au sein de HLP – questions vives de formation et d’enseignement.  20/30 min

Les participants prennent part à des ateliers présents sous forme de stands qui abordent chacun une problématique de travail d’une durée de 20/30 minutes. Les participants choisissent sur le moment le stand auquel ils vont participer.

 

Stand 2 – « Création, continuités, ruptures dans les arts visuels » Résumé du stand n°2 à télécharger

Monsieur Murarotto, IEN ET EG et formateur en philosophie, académie de Besançon

Sous titre : « Création, continuités et ruptures » dans le programme de HLP (Humanités Littérature et Philosophie) dans la traversées des arts, des œuvres et leur interprétation.

  • L’entrée du programme « Création, continuités et ruptures », mise au programme pour la première fois en 2023-2024, constitue à la fois un objet d’étude spécifique et un foyer didactique et pédagogique s’articulant à l’ensemble du parcours : quel sens donner aux termes de « création », ou de « créativité », lorsqu’il s’agit de la création artistique ?

 

 

Idées générales autour de l’atelier

 

  1. Une entrée par les œuvres artistiques qui ont fait rupture dans l’histoire de l’art en prenant un type d’objet, comme par exemple la représentation en sculpture du corps masculin et féminin, ou encore la représentation du vêtement en art. On replace l’objet dans un contexte, une continuité historique, et on montre ensuite qu’en tant que tel, pour diverses raisons, il a fait rupture avec son temps et avec les représentations en art (il a inauguré quelque chose).
  2. Une entrée thématique par des notions du programme de philosophie, dans l’esprit d’un croisement et d’une transversalité entre le programme de la série générale et les attendus du programme de « Humanités Littérature et Philosophie ». Par exemple, on pourrait choisir la notion au programme de nature et de technique et montrer, par le travail de certains artistes, comment ils se saisissent de ce rapport à la nature en le faisant sortir de son cadre de représentation habituel en faisant rupture. Exemples : Minkkimen : Plonger dans la thématique de la relation entre le corps, l’architecture, et le paysage, découvrant des liens subtils et des moments de rupture créatrice. Dulce Pinzon : Décrypter les représentations dans la thématique du travail, des travailleurs immigrés, révélant l’immigration à travers le prisme de l’héroïsation oubliée mais puissamment exprimée. Erwitt : Explorer les ruptures et continuités sur la thématique de l’homme, la société, la technique et l’animal, un voyage au cœur des dynamiques de changement. Ron Mueck : Plonger dans un réalisme qui défie les dimensions, questionnant notre rapport au monde (thématique du monde et de ses représentations). Une exploration de la continuité artistique tout en rompant avec les ordres établis.
  3. Montrer que ces réflexions menées sur « Création, continuités et ruptures » en art ne peuvent se comprendre sans entrer dans la question de l’interprétation. De fait, on peut remarquer que cette création relève de l’interprétation des œuvres d’art et de leur histoire, qu’elle suppose toujours deux fonctions essentielles de l’interprétation, une continuité et une rupture de et dans l’acte créatif. À savoir, dans un premier temps, la continuité. L’interprétation comme travail : interpréter ne consiste pas à chercher une essence, un original, une synthèse, ou un système ordonné. Interpréter, c’est produire des combinaisons, des constellations de sens, des connexions et des rhizomes sans pouvoir établir de début ou de fin. On désagrège le tissu de l’œuvre sur laquelle on se penche et on l’ouvre à nouveau en multipliant les niveaux de langage. Cela tend à libérer les forces de l’œuvre par le mouvement violent de la subversion des hiérarchies établies et sédimentées par chaque époque. Travailler, c’est d’abord démasquer l’ordre qui censurait l’interprétation, puis réorganiser les éléments de l’œuvre, l’ouvrir et en faire le carrefour de significations fragmentées, saisies dans l’instant. Ce qui surgit de ce travail est un objet nouveau avec des dimensions multiples où cohabitent les éclats de sens. Le travail est un mouvement centrifuge qui n’épargne pas l’auditeur. Ce qui est travaillé, c’est le sens : « Une œuvre radicalement interprétée est un espace dans lequel des contenus et des idéaux transitent et ne restent pas. Ce qu’elle enseigne, c’est avant tout la structure dynamique du sens : le fait que le sens ne se donne pas, dans la modernité, comme un lieu stable, mais comme une galaxie incertaine de planètes qui tournent continuellement. (…) Elle atteint son but quand elle contraint l’auditeur à s’introduire dans ce circuit de renvois multiples qui constitue, aujourd’hui, le scénario spectaculaire permettant au sens d’échapper à l’extinction ». Alessandro Baricco ; L’âme de Hegel et les vaches du Wisconsin ; Paris, Gallimard Folio, 1998 ; Pour la traduction de l’italien, par Françoise Brun ; pp.37-59. L’activité comporte deux activités typiques : le découpage et l’agencement. Découper le premier objet, celui qui est donné, c’est trouver en lui des fragments mobiles dont la situation différentielle engendre un certain sens. Le fragment n’a pas de sens en soi, mais il est cependant tel que la moindre variation apportée à sa configuration produit un changement de l’ensemble. Agencer ensuite, c’est re-composer l’ensemble et produire du nouveau, l’ouvrir au sens. Interprétation et plaisir : l’interprétation est l’enjeu même de la modernité, de la capacité à travailler le présent et ses préjugés, à bondir joyeusement vers l’horizon du sens. Interpréter, c’est prendre le plaisir d’une relecture des champs théoriques cristallisés pour faire de l’éclatement de ces cristaux une forme organique et vivante. Interpréter, c’est faire le choix de la vie de l’esprit contre le systématisme, apprentissage au désir et non plus crainte ; changement de décor et mouvement.

Une rupture et une violence nécessaire de l’interprétation : l’interprétation est violence. D’abord, la violence ne doit pas être confondue avec une force. On parle de la force du vent, une force qui s’applique de l’extérieur et fait courber, plier le genou. Ici, il y a la violence, une absurdité interne qui pousse, dans l’œuvre d’art elle-même, à aller loin de la prétendue fidélité au texte originaire. Le travail dialectique vient de l’intérieur, la crise est interne, c’est en allant au plus loin qu’on peut se trouver au plus proche, au plus intime du texte musical. Interpréter en ce sens violent, c’est prendre conscience de sa subjectivité mais ne pas la laisser se gonfler, et laisser le texte courir sur ses propres ambitions objectives. C’est remonter contre la subjectivité et son courant sentimental jusqu’aux ambitions cachées du texte. Mais comme ces ambitions ne sont pas visibles, il faut aussi les faire, tracer des trajectoires. C’est l’œuvre qui se réinvente au travers de l’interprétation, comme si elle était douée d’intention, vivante elle-même, elle se veut au travers de l’interprète qui est le vecteur de cette vie qu’il se doit de rendre comme puissance de vie. Un geste capable de tracer est un geste violent, excessif, extrême, un choc, nécessaire et traumatisant. L’interprétation comme rupture est à concevoir plutôt comme un acte qui vient de l’intérieur de l’œuvre d’art elle-même. C’est un peu comme pousser l’œuvre à aller au-delà de sa fidélité apparente au texte original. Penser à l’interprétation en tant que violence signifie prendre conscience de ses propres idées, mais ne pas les laisser dominer. Au lieu de cela, il faut laisser l’œuvre poursuivre ses propres objectifs, même s’ils ne sont pas immédiatement évidents. Cela implique de regarder au-delà de nos réactions émotionnelles et d’explorer les intentions cachées de l’œuvre. Comme ces intentions ne sont pas visibles, l’interprète doit les créer et les suivre, comme s’il aidait l’œuvre à se réinventer et à s’exprimer pleinement. Ce processus peut sembler intense, presque extrême, car il nécessite un engagement total. C’est un peu comme un choc nécessaire qui peut être difficile à vivre, mais qui permet à l’œuvre de devenir plus vivante et puissante.

  1. Enfin, il faut penser des dispositifs pédagogiques en lien avec l’oralité pour mettre en œuvre cette interprétation au niveau pratique pour l’élève. Une utilisation pédagogique, par exemple sous la forme du « Pecha Kucha » sera proposée afin de permettre aux élèves de HLP d’utiliser des reproductions d’œuvres en les commentant, le tout en 10 minutes, dans l’objectif d’une formation au Grand Oral.

 

 

Résumé de l’atelier :

Résumé de l’atelier thématique « Création, continuités et ruptures » dans le programme de HLP :

L’atelier propose une exploration approfondie des concepts de création, continuités et ruptures à travers les arts, les œuvres et leur interprétation. Quatre grandes idées guident la structure de l’atelier.

 

  1. Entrée par les œuvres artistiques et leurs ruptures :
    • Exploration des œuvres artistiques qui ont marqué des ruptures dans l’histoire de l’art.
    • Choix de thèmes spécifiques tels que la représentation du corps, du vêtement, etc.
    • Contextualisation des objets artistiques dans une continuité historique avant de mettre en évidence leur rupture, marquant ainsi l’inauguration de quelque chose de nouveau.
  2. Entrée thématique par des notions philosophiques :
    • Croisement entre le programme de philosophie et celui de HLP.
    • Exemples concrets avec des artistes comme Minkkimen, Dulce Pinzon, Erwitt, Ron Mueck, illustrant la manière dont ils abordent des notions philosophiques telles que la nature et la technique.
    • Exploration des relations entre le corps, l’architecture, le paysage, le travail, l’immigration, la société, la technique, l’animal, le monde, et leurs représentations artistiques.
  3. Relation entre création, continuités, ruptures, et interprétation :
    • Souligner l’importance de l’interprétation dans la compréhension de la création artistique.
    • Distinction entre la continuité et la rupture dans le processus interprétatif.
    • L’interprétation comme un acte de démasquage des ordres établis, de réorganisation des éléments de l’œuvre, et de création de nouvelles significations.
    • Discussion sur le caractère dynamique du sens dans la modernité et le rôle de l’interprétation dans ce contexte.
  4. Dispositifs pédagogiques et mise en œuvre pratique :
    • Réflexion sur la nécessité d’aborder ces concepts avec des dispositifs pédagogiques adaptés.
    • Proposition du « Pecha Kucha » comme outil pédagogique, permettant aux élèves de HLP de commenter des reproductions d’œuvres en 10 minutes, favorisant ainsi une formation au Grand Oral.
    • Intégration de l’oralité comme moyen de mettre en pratique l’interprétation des œuvres.

L’atelier vise à offrir une approche holistique, interdisciplinaire et pratique pour comprendre et interpréter la création artistique à travers le prisme des continuités, des ruptures, et de l’oralité, tout en intégrant des notions philosophiques du programme de HLP.

 

 

Accueil et présentation du cadre de l’atelier  (2 minutes) « Création, Continuités et Ruptures » en lien avec HLP (Humanités Littérature et Philosophie) :

 

Objectifs de l’atelier : l’atelier vise à approfondir la compréhension des notions de création, continuités, et ruptures dans le domaine des arts, tout en établissant des liens significatifs avec le programme de HLP. Les objectifs spécifiques sont les suivants :

  1. Analyse d’œuvres artistiques : examiner des œuvres majeures ayant marqué des ruptures dans l’histoire de l’art, en mettant l’accent sur des thèmes spécifiques tels que la représentation du corps, du vêtement, etc.
  2. Intégration des notions philosophiques : explorer les relations entre les œuvres artistiques sélectionnées et les notions philosophiques du programme, créant ainsi une connexion transversale entre la série générale et HLP.
  3. Compréhension de l’interprétation artistique : approfondir la compréhension de l’interprétation comme un acte dynamique, oscillant entre continuité et rupture dans le processus créatif.
  4. Développement de dispositifs pédagogiques : réfléchir aux dispositifs pédagogiques appropriés, avec une attention particulière à l’oralité, et introduire à titre d’exemple le format du « Pecha Kucha » comme outil de formation au Grand Oral.

 

Démarche : l’approche pédagogique repose sur une combinaison d’analyses d’œuvres artistiques, d’études de concepts philosophiques, et de mise en pratique à travers des dispositifs pédagogiques spécifiques. La démarche est structurée comme suit :

  1. Exploration d’œuvres artistiques 
    • Choix d’oeuvres et de thèmes pertinents pour illustrer les ruptures artistiques.
    • Contextualisation historique pour comprendre la continuité et la rupture dans ces œuvres.
  2. Intégration des notions philosophiques thématiques 
    • Identification et analyse des relations entre les œuvres et des notions philosophiques du programme.
    • Discussion sur la manière dont les artistes abordent ces notions à travers leur création.
  3. Réflexion sur l’interprétation artistique 
    • Discussion sur le rôle de l’interprétation dans la compréhension des œuvres.
    • Distinction entre continuité et rupture dans le processus interprétatif.
  4. Dispositifs pédagogiques 
    • Introduction du « Pecha Kucha » comme un moyen dynamique de commentaires d’œuvres en lien avec la formation au Grand Oral.
    • Discussion sur l’utilisation de l’oralité comme levier pour approfondir la compréhension des concepts abordés.

 

La thématique générale de l’atelier, axée sur la création, les continuités et les ruptures,  explore une partie de la richesse du monde artistique tout en renforçant les liens avec le programme HLP. La visée de l’atelier est de fournir des leviers de formation concrets pour les enseignants d’HLP, en les dotant d’outils pratiques pour aborder ces concepts de manière interdisciplinaire et engageante dans l’oralité. En intégrant les notions philosophiques, l’interprétation artistique et des dispositifs pédagogiques innovants, l’atelier aspire à enrichir l’enseignement d’HLP en stimulant la réflexion critique des élèves et en favorisant leur engagement actif dans le processus d’apprentissage.

 

Problématique de l’atelier et échanges avec les participants – 3 minutes

 

La problématique de l’atelier réside dans la recherche des dynamiques de création, de continuités et de ruptures artistiques, tout en explorant comment ces concepts peuvent être interprétés et intégrés de manière pertinente dans l’enseignement d’HLP, en mettant l’accent sur l’oralité comme moyen privilégié d’expression et de compréhension. Comment les œuvres d’art, à travers leurs ruptures marquantes, peuvent-elles être interprétées et utilisées pour renforcer l’enseignement de la HLP, notamment en adoptant des dispositifs pédagogiques oraux (tels que le « Pecha Kucha ») ?

 

  1. Enjeux soulevés par la problématique : les enjeux de la problématique résident dans la nécessité de comprendre comment les concepts de création, continuités, et ruptures artistiques peuvent être appréhendés de manière pertinente dans l’enseignement d’HLP. Cela implique de relever le défi de guider les élèves à travers des analyses approfondies des œuvres, tout en intégrant les notions philosophiques associées et la question de l’interprétation. De plus, l’enjeu majeur réside dans la promotion de l’oralité comme outil privilégié d’expression et de compréhension, avec le « Pecha Kucha » comme exemple concret.

 

  1. Écho avec des expériences professionnelles : la problématique résonne avec les expériences professionnelles des participants, en particulier les professeurs travaillant en HLP ou tronc commun en philosophie ou du Grand Oral. Les enseignants ont probablement été confrontés à la nécessité d’aborder des thèmes complexes de manière transversale, et cette problématique offre une approche structurée. De plus, l’accent sur l’oralité trouve un écho dans la réalité de l’enseignement, où le développement des compétences orales est souvent un objectif clé surtout dans la perspective du GO.

 

 

 

Présentation de dispositifs, ressources, modalités de travail – 10 minutes

 

1) Entrée par l’analyse d’œuvres artistiques par l’examen des œuvres ayant marqué des ruptures dans l’histoire de l’art, en mettant ensuite l’accent sur des thèmes spécifiques tels que la représentation du corps, du vêtement, etc.

a) Le vocabulaire de la filiation artistique, entre rupture et continuité de la tradition : la filiation, entre rupture et continuité, questionnement sur les frontières chronologiques et géographiques

b) Une distinction conceptuelle : de la tradition à la modernité

c) Création, continuités et ruptures par l’objet :

Objet/vêtement : le vêtement comme matériau dans l’art

Objet/ corps : le corps de la femme

Objet/tête : la représentation de la tête dans la statuaire

2) Entrée thématique par des notions philosophiques en explorant les relations entre les œuvres artistiques sélectionnées et les notions philosophiques du programme HLP et tronc commun, créant ainsi une connexion transversale entre la série générale et HLP.

La nature et le corps : Minkkimen, continuité et rupture entre le corps, les corps et l’architecture et le paysage

La nature et la technique : Ken Goldberg, critique de la nature devenue effet de la technique.

La nature et la technique numérique : Miguel Chevalier, la nature est numérisée et numérisable mais perd de sa naturalité, tout n’est-il que renaturation ?

Le travail et la société : Dulce Pinzon, continuité et ruptures dans les représentations des travailleurs immigrés, l’immigration vue   sous l’angle du l’héroïsation oubliée mais représentée.

La société, la technique, l’animal : Erwitt, ruptures et continuité de l’homme et la sociétél’homme et la techniquel’homme et l’animal

Le monde , le corps et sa représentation : Ron Mueck, le retour à un réalisme qui joue avec les grandeurs est à même de donner à penser le rapport que nous avons aux choses du monde, la continuité de l’art comme imitation mais dans la rupture avec l’ordre de grandeur.

Le monde et ses représentations : Eric Beaudelaire  explosion d’une voiture/ sugar water en 2007/l’expérience du morceau de sucre

Le monde et sa représentation dans la presse : Richard Mosse  met un filtre rose pour esthétiser et faire réfléchir à l’esthétique attendue des photos de guerre.

Le corps (féminin) et sa représentation : Valérie Belin  critique de l’esthétique attendue de la femme et du mannequin.

L’humain, le virtuel, le réel, la réalité le simulacre : voir un cours co-construit en philosophie et arts plastiques Art-Simulacre-et-simulation.pdf

 

3) Compréhension de l’interprétation artistique : approfondir la compréhension de l’interprétation comme un acte dynamique, oscillant entre continuité et rupture dans le processus créatif. Entrée par un texte d’Alessandro Baricco, sur l’interprétation musicale, exploitable en Lettres et en Philosophie

Texte à télécharger : Alessandro Baricco,  L’âme de Hegel et les vaches du Wisconsin

Des questions (et réponses) sur le texte pour comprendre le rôle de l’interprétation dans l’art musical :

Chapitre entier d’A. Baricco sur l’interprétation avec questions et réponses pour les élèves
Petit texte tiré du chapitre d’A. Baricco et son exploitation en quelques questions

 

4) Développement de dispositifs pédagogiques : réfléchir aux dispositifs pédagogiques appropriés, avec une attention particulière à l’oralité, et introduire à titre d’exemple le format du « Pecha Kucha » comme outil de formation au Grand Oral.

Définition et exemple de l’exercice pédagogique du « Pecha Kucha » :

Le Pecha Kucha est un exercice de présentation visuelle qui trouve son origine au Japon. Il se caractérise par une structure de diaporama composé de 20 diapositives, chacune étant affichée pendant 20 secondes, ce qui totalise une durée de présentation de 6 minutes et 40 secondes. La contrainte temporelle incite les présentateurs à être concis, impactants, et à structurer leur discours de manière dynamique.

Nous proposons de remanier cet exercice de  Pecha Kucha comme levier pour le développement de l’oralité dans le cadre de cet atelier. Pour l’occasion de cet exercice fait en classe par les élèves, nous préconisons la présentation de 10 diapositives dans un temps de 10 minutes (dans la perspective du Grand Oral). Les bénéfices de cet exercice peuvent être déclinés :

  1. Concision et clarté car le format restreint encourage les élèves à synthétiser leurs idées de manière concise, en se concentrant sur l’essentiel. La structure relativement rapide des diapositives (1 minute par diapo) oblige à une organisation claire du discours, renforçant ainsi la compréhension du public.
  2. Prise de parole maîtrisée : la contrainte temporelle impose une préparation minutieuse, incitant les élèves à maîtriser leur sujet pour respecter le timing. Les présentateurs développent ainsi des compétences de prise de parole, gagnant en assurance et en fluidité.
  3. Interaction visuelle et verbale puisque les diapositives visuelles complètent le discours oral, renforçant la rétention d’informations et facilitant la compréhension pour le public de la classe. L’exercice encourage à trouver un équilibre entre les éléments visuels et la communication orale, favorisant une approche multimodale de la présentation.
  4. Développement de la capacité d’analyse de l’élève par nécessité de condenser les idées clés,  favorisant ainsi le développement de compétences analytiques, en incitant les élèves à identifier l’essentiel de leur sujet. Les élèves présentateurs apprennent à sélectionner des informations pertinentes et à les présenter de manière cohérente.
  5. Préparation à l’exercice du Grand Oral : le Pecha Kucha, avec sa structure rapide prépare les élèves à des exercices oratoires plus étendus, tels que le Grand Oral. Il renforce la capacité à structurer une présentation en 10 minutes, à maintenir l’attention de l’auditoire et à s’exprimer de manière convaincante.

Cet exercice pédagogique du Pecha Kucha offre donc un levier pour le développement de l’oralité, en encourageant la clarté, la concision, la maîtrise de la prise de parole, l’interaction visuelle-verbale, le développement analytique, et en préparant les élèves à des exercices oratoires plus élaborés. Il constitue ainsi une composante essentielle de l’atelier sur la thématique « Création, continuités et ruptures » dans le cadre du programme HLP. La volonté de structurer cet exercice en 10 minutes permet à l’élève de faire l’expérience d’un temps relativement long correspondant aux attendus du baccalauréat.

Exemple de production d’élèves sur le thème de l’art/sensibilité/ création/ rupture : MUNOS – SCHMITT__Pecha Kucha

 

Echange –   7 minutes

Un dialogue se noue entre les animateurs et les participants en vue d’articuler : les problématiques, les pistes proposées par les animateurs.