La religion :
I. Mythes et tragédie
Dante La Divine Comédie Cerf
Hésiode Les travaux et les jours Traduction Leconte de Lisle
La Théogonie d’Hésiode traduction nouvelle par M. Patin,…,Éditeur : impr. de G. Chamerot (Paris)
Date d’édition : 1872
Euripide
Hécube
Traduit par M.Artaud 1842
Médée
traduction Henri Berguin. Français/grec
Les Suppliantes
Traduit par M.Artaud 1842
Les Troyennes
traduction M.Artaud.1842
Sophocle
ŒDIPE – ROI
traduction de Leconte de Lisle
ANTIGONE
traduction de Leconte de Lisle
ŒDIPE À COLONE
traduction de Leconte de Lisle
Articles sur les mythes grecs
Zafiropoulos Markos, « Lacan l’Helléniste », Recherches en psychanalyse 1/ 2010 (n° 9), p. 46-54.
DOI : 10.3917/rep.009.0046
Hestia-Hermès. Sur l’expression religieuse de l’espace et du mouvement chez les Grecs par Jean-Pierre Vernant L’Homme Année 1963 Volume 3 Numéro 3 pp. 12-50
Le mythe hésiodique des races. Essai d’analyse structurale par J.-P. Vernant Revue de l’histoire des religions Année 1960 Volume 157 Numéro 157-1 pp. 21-54
Le Dionysos masqué des Bacchantes d’Euripide Jean-Pierre Vernant L’Homme Année 1985 Volume 25 Numéro 93 pp. 31-58
Espace et organisation politique en Grèce ancienne (Pierre Lévêque et Pierre Vidal-Naquet, Clisthène l’Athénien) par Jean-Pierre Vernant Annales. Économies, Sociétés, Civilisations Année 1965 Volume 20 Numéro 3 pp. 576-595
Vernant Jean-Pierre. Remarques sur les formes et les limites de la pensée technique chez les Grecs. In : Revue d’histoire des sciences et de leurs applications. 1957, Tome 10 n°3. pp. 205-225.
doi : 10.3406/rhs.1957.3609
Vernant Jean-Pierre. Du mythe à la raison. La formation de la pensée positive dans la Grèce archaïque. In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 12e année, N. 2, 1957. pp. 183-206.
doi : 10.3406/ahess.1957.2623
Vernant Jean-Pierre. Entre la honte et la gloire . In : Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens. Volume 2, n°2, 1987. pp. 269-299.
doi : 10.3406/metis.1987.896
Vernant Jean-Pierre. Artémis et le sacrifice préliminaire au combat. In : Revue des Études Grecques, tome 101, fascicule 482-484, Juillet-décembre 1988. pp. 221-239.
doi : 10.3406/reg.1988.1538
Vernant Jean-Pierre. De la psychologie historique à une anthropologie de la Grèce ancienne In : Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens. Volume 4, n°2, 1989. pp. 305-314.
doi : 10.3406/metis.1989.941
Articles sur d’autres mythes
Bernard Juillerat, « À l’origine des techniques, l’interdit ? Escales océaniennes », Techniques & Culture [En ligne], 43-44 | 2004, mis en ligne le 10 mai 2006.
La préhistoire et ses mythes par Jean-Paul Demoule Annales. Économies, Sociétés, Civilisations Année 1982 Volume 37 Numéro 5-6 pp. 741-759 téléchargeable !
Savoye Antoine, « Le mythe de l’éducation moderne au XXIe siècle : la part de Makarenko », Le Télémaque 2/ 2011 (n° 40), p. 63-74
DOI : 10.3917/tele.040.0063
Maniglier Patrice, « De Mauss à Claude Lévi-Strauss : cinquante ans après », Archives de Philosophie 1/ 2006 (Tome 69), p. 37-56
Keck Frédéric, « L’esprit humain, de la parenté aux mythes, de la théorie à la pratique », Archives de Philosophie 1/ 2003 (Tome 66), p. 9-32
Figures mythiques médiévales aux XIXe et XXe sièclesPartie thématique sous la direction d’Alain Montandon CRMH, 11, 2004]
Articles sur la tragédie
Roux Alexandra, « De la tragédie grecque à l’histoire du monde : variations schellingiennes sur le conflit », Les Études philosophiques 2/ 2006 (n° 77), p. 163-177
DOI : 10.3917/leph.062.016
Ponchon Pierre, « D’un miracle à l’autre : la tragédie grecque et le tragique selon vernant », Cahiers philosophiques 4/ 2007 (N° 112), p. 26-41
DOI : 10.3917/caph.112.0026
II. Les trois monothéismes
III. Oeuvres philosophiques
V. Ressources vidéos
Conférence de Jean-Louis POIRIER, Inspecteur Général de Philosophie, sur Raison et religion
Projet Europe, Éducation, École 2014
Il semble évident, à première vue, que la religion et la raison s’opposent. Il en résulte que l’on aborde la question de leurs rapports soit à travers le problème d’une réconciliation de la religion et de la raison, soit —ce qui revient au même — à travers l’histoire de leur combat, qu’il s’agisse de l’asservissement de la raison au service de la religion, ou, inversement, du combat visant à l’anéantissement définitif des religions.
On tentera de clarifier les choses, non seulement en précisant et en distinguant les notions (il y a beaucoup de religions, et la raison peut se comprendre en bien des sens !), mais aussi en tentant de prendre du recul par rapport à des approches trop engagées dans le conflit, quitte, en compliquant les choses, à en renouveler la description et, sans doute même, à soulever de nouveaux problèmes et à poser de nouvelles questions.
L’irrationalisation de la religion par Roger Pouivet, Université de Lorraine
28 mai 2013, Collège de France
Comme la science, la religion a été l’objet, dans la théologie du xxe siècle et dans la phénoménologie religieuse, d’une interprétation irrationaliste, tendant, comme dans le cas de la science, à rejeter toute tentative de justification et d’objectivation, au profit d’un relativisme et d’un « expérientialisme » débridés. (En France, Lévinas, Ricœur et Marion ont été les représentants de ce mouvement de fond.) Ce mouvement a également prétendu se débarrasser ainsi de la critique rationaliste de la religion, en l’écartant au nom d’un dépassement de la raison (et de la « saturation » des phénomènes). Cette problématique sera abordée en reprenant les discussions des deux livres que Jacques Bouveresse lui a consacrés : Peut-on ne pas croire ? et Que faire de la religion ?
Raison et Religion — André Simha (Académie de Nice)
La preuve ontologique de l’existence de Dieu
Cyrille Michon (univ. Nantes) 12 mars 2007
Le rôle du religieux dans la culture humaine
René Girard (philosophe) 4 décembre 2007
Religion, autorité et imposture chez Gabriel Naudé et Pierre Bayle — Richard Hodgson (University of British Columbia, Vancouver)
La question de l’incroyance
Carole Auroy-Mohn (univ. Paris IV) 29 mars 2007
Dans Le Premier Homme, Camus annonçait l’ouverture d’un troisième volet de son œuvre : le cycle de l’amour, après ceux de l’absurde et de la révolte. Le Premier Homme se constitue ainsi comme une nouvelle Genèse. Jacques Cormery, nouvel Adam, a cette particularité de s’avancer dans un univers sans créateur. Si Camus se déclarait d’une incroyance « passionnée », on est frappé pourtant par la perpétuelle résurgence de la question de Dieu, grand absent-présent du Premier Homme. La structure du manuscrit inachevé conduit Jacques Cormery à accepter la dérobade et l’oubli de l’origine, avant un ressourcement dans l’évocation de l’enfance.
Le singe de Dieu : les masques de l’Antéchrist — Jean-Robert Armogathe (EPHE)
Conférence de Paul Ricoeur : « La croyance religieuse »
Date de réalisation : 29 Novembre 2000
Durée du programme : 80 min
producteur : Mission 2000 en France
Réalisateur(s) : Mission 2000 en France
Croyances (Citéphilo2015)
Les sept laïcités françaises
L’Étranger Et La République
Prendre Dates
L’empathie au coeur du problème…
L’Ère des ténèbres
Penser l’universel sans frontières
Pour une critique des discours identitaires
Modalités terroristes du « passage à l’acte »
La double impasse
Pour une lecture profane des conflits
Edward Saïd, l’humaniste radical
Rencontres de Langres 2015 : La religion
Introduction et conférence d’ouverture – La religion, une expérience de vérité ? Paul Mathias, inspecteur général de l’éducation nationale, doyen du groupe philosophie
La vérité en religion – Philippe Büttgen, professeur des universités enphilosophie à l’Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne
Paul Clavier – Haro sur la création ?
Bruno Bernardi – Sur le concept de la religion civile : en quoi la pensée de Rousseau peut-elle être féconde aujourd’hui ?
Bruno Karsenti – À propos de l’idée de salut. Un point de vue sociologique
Frank Burbage, inspecteur général de l’éducation nationale, groupe philosophie Conférence de clôture – Philosophie et religion : une cartographie des controverses .
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La religion (vidéos)
Croyances religieuses et croyances politiques
Marcel Gauchet
Dans les sociétés modernes, la croyance religieuse a, depuis un siècle, changé de figure. Cette transformation s’est opérée de manière analogue et parallèle dans la sphère politique. Si bien que les rapports du croyant à l’institution religieuse peuvent éclaircir les relations entre la société et l’État. À l’origine de ces bouleversements se trouve une attitude consumériste de l’individu.
Date de réalisation : 30 Novembre 2000
Durée du programme : 70 min
Collections : Réflexions sur la croyance et les convictions
ficheLom : Voir la fiche LOM
Auteur(s) : GAUCHET Marcel
producteur : Mission 2000 en France
Réalisateur(s) : Mission 2000 en France
Conférence de Jean-Louis POIRIER, Inspecteur Général de Philosophie, sur Raison et religion
Projet Europe, Éducation, École 2014
Il semble évident, à première vue, que la religion et la raison s’opposent. Il en résulte que l’on aborde la question de leurs rapports soit à travers le problème d’une réconciliation de la religion et de la raison, soit —ce qui revient au même — à travers l’histoire de leur combat, qu’il s’agisse de l’asservissement de la raison au service de la religion, ou, inversement, du combat visant à l’anéantissement définitif des religions.
On tentera de clarifier les choses, non seulement en précisant et en distinguant les notions (il y a beaucoup de religions, et la raison peut se comprendre en bien des sens !), mais aussi en tentant de prendre du recul par rapport à des approches trop engagées dans le conflit, quitte, en compliquant les choses, à en renouveler la description et, sans doute même, à soulever de nouveaux problèmes et à poser de nouvelles questions.
L’irrationalisation de la religion par Roger Pouivet, Université de Lorraine
28 mai 2013, Collège de France
Comme la science, la religion a été l’objet, dans la théologie du xxe siècle et dans la phénoménologie religieuse, d’une interprétation irrationaliste, tendant, comme dans le cas de la science, à rejeter toute tentative de justification et d’objectivation, au profit d’un relativisme et d’un « expérientialisme » débridés. (En France, Lévinas, Ricœur et Marion ont été les représentants de ce mouvement de fond.) Ce mouvement a également prétendu se débarrasser ainsi de la critique rationaliste de la religion, en l’écartant au nom d’un dépassement de la raison (et de la « saturation » des phénomènes). Cette problématique sera abordée en reprenant les discussions des deux livres que Jacques Bouveresse lui a consacrés : Peut-on ne pas croire ? et Que faire de la religion ?
– Raison et Religion — André Simha (Académie de Nice)
La preuve ontologique de l’existence de Dieu
Cyrille Michon (univ. Nantes) 12 mars 2007
Le rôle du religieux dans la culture humaine
René Girard (philosophe) 4 décembre 2007
Religion, autorité et imposture chez Gabriel Naudé et Pierre Bayle — Richard Hodgson (University of British Columbia, Vancouver)
La question de l’incroyance
Carole Auroy-Mohn (univ. Paris IV) 29 mars 2007
Dans Le Premier Homme, Camus annonçait l’ouverture d’un troisième volet de son œuvre : le cycle de l’amour, après ceux de l’absurde et de la révolte. Le Premier Homme se constitue ainsi comme une nouvelle Genèse. Jacques Cormery, nouvel Adam, a cette particularité de s’avancer dans un univers sans créateur. Si Camus se déclarait d’une incroyance « passionnée », on est frappé pourtant par la perpétuelle résurgence de la question de Dieu, grand absent-présent du Premier Homme. La structure du manuscrit inachevé conduit Jacques Cormery à accepter la dérobade et l’oubli de l’origine, avant un ressourcement dans l’évocation de l’enfance.
Le singe de Dieu : les masques de l’Antéchrist — Jean-Robert Armogathe (EPHE)
Conférence de Paul Ricoeur : « La croyance religieuse »
Date de réalisation : 29 Novembre 2000
Durée du programme : 80 min
producteur : Mission 2000 en France
Réalisateur(s) : Mission 2000 en France
Croyances (Citéphilo2015)
Les sept laïcités françaises
L’Étranger Et La République
Prendre Dates
L’empathie au coeur du problème…
L’Ère des ténèbres
Penser l’universel sans frontières
Pour une critique des discours identitaires
Modalités terroristes du « passage à l’acte »
La double impasse
Pour une lecture profane des conflits
Edward Saïd, l’humaniste radical
Rencontres de Langres 2015 : La religion
Introduction et conférence d’ouverture – La religion, une expérience de vérité ? Paul Mathias, inspecteur général de l’éducation nationale, doyen du groupe philosophie
La vérité en religion – Philippe Büttgen, professeur des universités enphilosophie à l’Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne
Paul Clavier – Haro sur la création ?
Bruno Bernardi – Sur le concept de la religion civile : en quoi la pensée de Rousseau peut-elle être féconde aujourd’hui ?
Bruno Karsenti – À propos de l’idée de salut. Un point de vue sociologique
Conférence de clôture – Philosophie et religion : une cartographie des controverses. Frank Burbage, inspecteur général de l’éducation nationale, groupe philosophie
La religion, un défi pour la raison ?, André Guigot
Présentation : Lors de la journée académique de formation à Nantes le 18/01/16, André Guigot est intervenu sur le thème de « La raison et la foi ». Cette ressource propose, en vidéoconférence, l’essentiel de son propos.
Introduction
I. L’expérience de la foi religieuse. Eléments de description en intériorité
a – Critiquer la foi au nom des faits n’est pas vécu comme légitime, comme rejeter la religion au nom de la science.
b – L’apprentissage de la croyance. On croit souvent que la foi pourrait se passer de l’institution, et donc des injonctions pratiques du religieux inhérentes à cette religion. En réalité, la croyance ne se vit pas indépendamment des obligations et des interdits objectivement prescrits par la religion elle-même. Illustrations : la Halaka juive. Responsabilité et interdits dans le judaïsme. Le respect du dogme conditionne le fait de croire tout autant que le contraire, et ce de manière dialectique.
c- L’expérience mystique dépasse le langage. La « grâce » et le « coeur » (Pascal). Elle se situe a priori hors du champ de conceptualisation philosophique. Elle est pourtant en arrière-plan de la tentative théologique de l’éclairage double de la raison par la foi et de la foi par la raison. Deux illustrations : Le Guide des égarés (Maïmonide), héritage direct de la Bible juive et d’Aristote ; La docte ignorance, le cardinal de Cuse et la « coïncidence des opposés ».
a – Bonheur, espoir et espérance. L’espoir désigne la vie humaine, l’espérance est un terme désignant une visée hors de la condition humaine.
b – Croire et vouloir croire, est-ce la même chose ? (la question du statut de la liberté dans la revendication à la légitimité de la croyance). Le problème de la revendication de la foi comme réponse à un « besoin ». La contradiction propre aux « raisons de croire ».
c – Quelques thèses en présence : la croyance religieuse comme « appel ». « don ». « révélation, illumination » transcendant la raison et le langage. La foi comme fondement sans fondement de tous les fondements. L’analogie entre l’amour et la foi. L’amour de Dieu. A la fois reçu de lui et en lui.
d – Les noms de Dieu. La question de la représentation du divin.
a – Comment le croyant vit et donne sens à la responsabilité. Le problème de l’origine du Mal.
b – L’exemple du mensonge. Une forme de « phénoménologie » avant la lettre de St Augustin.
c – La conversion
d – La possibilité du droit. Paradoxalement, c’est l’absence de droit dans le christianisme qui en fait naître l’exigence et l’autonomie. « Mon royaume n’est pas de ce monde… » (Evangiles). A l’opposé : présence d’un corpus juris dans le Coran. Les ayatolahs et la charia. Présence d’un système particulièrement riche d’obligations et d’interdits explicites dans la Torah.
II Les critiques des religions
1) Les critiques en intériorité (du point de vue des croyants eux-mêmes).
a – La problématisation du langage du croyant à travers le fait de la « prière ». St Augustin. Les interrogations concernant le sens d’une « parole » adressée à Dieu.
b – La question de l’authenticité de la foi et sa contradiction avec l’institution de la croyance par la religion et son église. Pascal et surtout Kierkegaard.
Le refus de toute forme d’autorité institutionnelle peut englober celui de l’institution. Cf. Les critiques très sévères du pouvoir institutionnel de la religion par des penseurs et écrivains exprimant autrement leur foi . H.D Thoreau, E. Reclus. (retour à la nature, relation individuelle à la beauté naturelle et à ses mystères. Mysticisme anarchiste).
2) Les critiques en extériorité.(idéologie, illusion, mauvaise foi).
a – La thèse de la religion comme « opium du peuple » (Marx). Les concepts clés du matérialisme dialectique conduisent à une critique des effets idéologiques et politiques de l’aliénation (critique héritée de Feuerbach. L’essence du christianisme).
b – L’analyse freudienne de l’illusion. La figure archétypale de « Dieu le Père ». La nécessité d’une libération de l’humanité à l’égard de l’infantilisation religieuse.
c – La croyance n’est pas seulement un fait, une donnée passive de l’esprit, mais une conduite relative à une intentionnalité particulière, d’où la possibilité de la concevoir philosophiquement comme une « réflexion complice », un cas particulier de l’inauthenticité et du « sérieux », voire de la mauvaise foi comme refus de la liberté distinct du mensonge (au sens sartrien thématisé dans L’Etre et le Néant, Vérité et Existence et les Cahiers pour une Morale ).
d – La radicalité critique de Nietzsche. (référence évoquée mais non développée ici).
III Les raisons d’une distinction entre foi et raison.
a – La philosophie doit assumer le fait qu’en essayant de comprendre la réalité de la religion, elle se trouve par moment confrontée à cette difficulté (énoncée par Foucault concernant le rapport raison/folie) d’avoir à comprendre son Autre, avec toutes les limites qu’implique l’exercice.
b – La liberté humaine comme corrélat de l’usage de la raison (Spinoza et sa critique de la superstition). Enjeu : montrer que les concepts de raison et de liberté s’autodéterminent.
c – Quelques arguments en faveur de la nécessité d’une différenciation claire entre ce qui relève de la raison et ce qui relève de la foi religieuse. Politique (laïcité à l’école, liberté de la presse, fondements de la République et loi de 1905). Morale (autonomie des sujets et responsabilité, égalité au regard de la Loi et non par décret divin). Droit. Le droit positif se fonde non sur une transcendance captive d’une institution religieuse mais sur un pouvoir législatif autonome. Histoire. L’avènement des promesses des Lumières ne nie pas l’importance de la foi mais parie sur le pouvoir et la grandeur de la raison humaine. (le « sapere aude » de Kant).
d – Les conceptions d’une religion ouverte. Bergson et les thèses de Les deux sources de la morale et de la religion ; Lévinas et la question du sens divin du Visage et de la transcendance manifeste de l’altérité (Ethique et Infini), l’héroïsme du « pardon » dans la perspective chrétienne (Ricoeur). Prolongements possibles : « Peut-on tout pardonner ? » (comparaison avec la mise au point de Jankélévitch concernant « l’imprescriptible »).
e – Positions actuelles. La tentative de JM Ferry de constituer un rapprochement (très discutable) philosophie-religion. (approche critique)
Conclusion
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Tolérance, laïcité et fanatisme : le problème théologico-politique face au pluralisme, Florent GUENARD
Introduction : La modernité souhaite parvenir à une désintrication du religieux et du politique. La tolérance et la laïcité peuvent être considérées comme deux formes de cette désintrication. Elles définissent dans leur opposition l’une à l’autre, et cette opposition est telle qu’elle peut être caractérisée comme un différend théorique insoluble. Il s’invente pourtant des formes modérées de l’une et de l’autre qui nuancent cette opposition de principe. Elles permettent également de comprendre que l’enjeu est double : il ne s’agit pas simplement de séparer les Eglises du pouvoir civil (tolérance civile), il s’agit de les inclure dans le jeu démocratique alors qu’elles ne sont pas intrinsèquement démocratiques (tolérance théologique).
I. Tolérance, laïcité et démocratie
A – Rawls et le pluralisme raisonnable
Rawls inscrit son projet théorique dans la grande tradition de la tolérance libérale, née avec la Réforme protestante. Comment alors organiser l’espace politique de telle sorte qu’il puisse être un espace de tolérance ? Il ne peut l’être, explique Rawls, que s’il se structure indépendamment des doctrines compréhensives, tenues par ceux qui y adhèrent, comme la vérité, religieuse, morale ou philosophique. Il faut donc séparer la politique et la vérité, et organiser la délibération publique sans tenir compte des conceptions du bien qui organisent l’existence des individus. Rawls ne prend donc en compte que la tolérance civile, considérant que la tolérance théologique n’est pas du ressort d’une théorie de la justice.
B – Laïcité républicaine et lien politique
La laïcité républicaine prône une suspension philosophique du réel, il faut faire comme si les individus n’avaient pas de convictions religieuses pour ensuite pouvoir accueillir ces mêmes convictions. La laïcité assume ainsi l’idée d’un homme abstrait, sans qualité, loin du réel social, parce que c’est la condition de la liberté politique. Mais pour lutter contre l’empire de la religion, il faut qu’elle se fasse elle-même spiritualité. Elle oppose une foi laïque aux religions, mais, comme la tolérance libérale, n’agit pas sur les tendances fanatiques des religions.
II. La tolérance et les guerres de religion
Les arguments de la philosophie moderne confrontée à l’intolérance radicale lors des guerres de religion permettent de mesurer les contraintes qui pèsent sur la tolérance théologique. La tolérance peut être comprise comme ayant deux intensités. Une intensité basse (Hobbes) : le souverain ne tolère que les cultes privés et secrets, imposant à tous les citoyens une religion officielle. Une intensité haute (Locke) : chaque Eglise doit être autorisée dans l’Etat non pas parce que c’est un devoir moral, mais parce que la persécution n’est pas rationnelle. Mais ni l’un ni l’autre ne travaillent sur la conviction religieuse, c’est-à-dire sur les passions qui la constituent et peuvent mener au fanatisme. Ce que Rousseau entreprend, considérant qu’on ne peut séparer la tolérance civile et la tolérance théologique.
Conclusion : La religion civile n’est pas une option historique possible, mais elle pose la question, qui reste notre question, du fanatisme et des moyens d’agir sur lui.
Croyances et messianisme
Claude Birman
Le messianisme est une croyance dont la compréhension suppose d’en considérer l’origine, le développement, et l’actualité. Son origine historique est un rite d’onction, c’est-à-dire l’acte de verser de l’huile sur la tête du nouveau roi, attesté dans les sociétés du Proche-Orient antique, il y a 3000 ans. Il s’apparente aux libations d’huile en général. L’huile adoucit, protège, réchauffe, nourrit, éclaire. Le roi assure la paix, la paix civile, la prospérité, la civilisation, la culture, c’est-à-dire le bien du peuple qui lui confie le pouvoir.
Repris par les Hébreux ( I Samuel 2,35), ce rite est sublimé par le monothéisme : l’onction du roi d’Israël par le dieu d’Israëll ne concerne plus le seul bien d’un peuple particulier, mais, par la conservation du peuple de l’Alliance du Sinaï, la présence au monde d’un message de paix à toute l’humanité. C’est en ce sens que les prophètes bibliques l’ont compris, associant toujours l’espoir d’un nécessaire renouveau d’Israël, après ses désastres nationaux, avec l’exigence d’une paix mondiale et d’une unification fraternelle des hommes.
Cet esprit d’universalité, développé et cultivé depuis 2000 ans par le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, non sans consonances avec nombre d’autres spiritualités, est sans doute aujourd’hui celui de la Charte des Nations-Unies.
Date de réalisation : 28 Novembre 2000
Durée du programme : 57 min
Collections : Réflexions sur la croyance et les convictions
Auteur(s) : BIRMAN Claude
producteur : Mission 2000 en France
Réalisateur(s) : Mission 2000 en France
Sommes-nous responsables de nos croyances ?
Pascal Engel
Les croyances ont des causes plutôt que des raisons, et beaucoup d’entres elles sont soumises à des déterminations sociales. Si la croyance n’est pas volontaire, comment pourrions-nous être responsables de nos croyances ? Peut-on reprocher à quelqu’un de croire des choses stupides ? Et pourtant on peut blâmer un individu pour ses croyances racistes ou pour ses opinions irrationnelles, et nombre de conceptions de la croyance religieuse en font des engagements volontaires. Depuis le fameux argument du pari de Pascal, on a également soutenu que les raisons pratiques de croire pouvaient, dans certains cas, l’emporter sur les raisons théoriques de croire. Y-a-t-il une « éthique de la croyance » au même sens qu’il y a une éthique tout court ?
Si nous voulons répondre à ces questions, il nous faut d’abord clarifier la psychologie de la croyance, et déterminer si elle relève de la part active ou de la part passive de notre esprit. Alors que l’action est soumise au contrôle, les croyances ne le sont pas. Il faut aussi réviser notre conception usuelle de la liberté dans la croyance. Celle-ci ne repose pas sur la liberté de la volonté ou le libre arbitre, et la raison pratique diffère de la raison théorique. Il ne s’ensuit pas qu’il n’y ait pas de liberté de croire, ni de responsabilité quant aux croyances. Nous devons à la fois renoncer à une conception purement déterministe et causaliste des croyances, du type de celles que défendent nombre d’anthropologues, de sociologues et de psychologues cognitifs, et à une conception purement volontariste.
Date de réalisation : 26 Novembre 2000
Durée du programme : 72 min
Collections : Réflexions sur la croyance et les convictions
Auteur(s) : ENGEL Pascal
producteur : Mission 2000 en France
Réalisateur(s) : Mission 2000 en France
Finitude et ouverture : vers une éthique de l’espace. Sur les fondements de la société
SLOTERDJIK Peter
« La différence topologique originelle entre l’intérieur et l’extérieur s’impose dans un premier temps sans jalons matériels massifs ; sur elle repose l’univers magique des identités qui, dans la plénitude démesurée de ses réalisations isolées, répète constamment la loi de la production d’espace dominée par l’endosphère. «
Dans cette constatation, le philosophe Peter Sloterdijk trouve matière à une réflexion sur la manière dont un groupe humain parvient à créer, sans même avoir recours aux murs, la » serre relationnelle » qui mènera les individus du groupe à leur optimum relatif. Il s’interroge sur la notion » d’intérieur « , et sur le rôle de l’étrangeté dans la création des cultures au sein de » sphères » d’où l’on a exclu le mal.
Une réflexion hors du commun, comme toujours avec cet auteur, sur la genèse de la sphère sociale et sur le rôle du » bien » et du » mal « . Pour tenter de répondre à ces questions, l’exposé prendra appui sur le repérage des ruptures qui ont caractérisé, entre l’Antiquité et le XXe siècle, la longue histoire du livre, de l’édition et de la lecture.
Date de réalisation : 25 Novembre 2000
Durée du programme : 84 min
Disciplines : Morale (éthique), Philosophie contemporaine
Collections : Réflexions sur la croyance et les convictions
Auteur(s) : SLOTERDJIK Peter
producteur : Mission 2000 en France
Réalisateur(s) : Mission 2000 en France