NOTE DE SERVICE PRÉCISANT LES OBJECTIFS ET MODALITÉS DE L’ÉPREUVE DE PHILOSOPHIE AU BACCALAURÉAT GÉNÉRAL,À COMPTER DE LA SESSION 2013 Épreuves de philosophie applicables à compter de la session 2013 de l’examen
NOR : MENE1229925N note de service n° 2012-118 du 31-7-2012 MEN – DGESCO A2-1 La présente note de service abroge et remplace la note de service modifiée n° 2001-154 du 30 juillet 2001.
SÉRIES L, ES ET S
A – Épreuve obligatoire écrite
Durée : 4 heures
Coefficients : série L : 7, série ES : 4, série S : 3
L’épreuve écrite de philosophie au baccalauréat général porte sur le programme des classes terminales défini, pour chacune des séries, au B.O. n° 25 du 19 juin 2003. Les modalités de l’épreuve sont communes aux trois séries L, ES et S.
Objectifs de l’épreuve
Les objectifs de l’épreuve de philosophie du baccalauréat des séries générales sont conformes aux finalités de l’enseignement de la philosophie formulées par les programmes des trois séries L, ES et S.
Il s’agit d’évaluer l’aptitude du candidat à :
mobiliser une culture philosophique dont les programmes précisent qu’elle n’est jamais séparable de la réflexion ;
construire une réflexion pour répondre à une question ou pour expliquer un texte et, dans ce cadre, poser un problème lié à une ou à plusieurs notions de chacun des programmes précités ;
conduire un raisonnement de manière rigoureuse, en définissant et en analysant les concepts mobilisés, en appréciant la valeur d’un argument et en discutant une thèse de manière pertinente et en rapport avec la ou les notions des programmes précités qu’elle met en jeu ;
procéder avec méthode, introduire un problème, organiser sa réflexion en étapes en analysant les exemples, les termes ou les formulations qu’elle mobilise, enchaîner logiquement ses idées en établissant une transition entre elles, et proposer une conclusion.
Ces aptitudes sont évaluées, non comme des items indépendants les uns des autres, mais dans leur ensemble au travers de la démarche singulière de chaque candidat confronté à une question ou à un texte philosophiques eux-mêmes singuliers.
La clarté et la correction de l’expression sont, en tout état de cause, requises.
Structure de l’épreuve
Dans toutes les séries, trois énoncés de sujet sont proposés au choix du candidat. Ils pourront porter sur toutes les parties du programme de chacune des séries.
Deux de ces énoncés, dits « sujets de dissertation », sont constitués par une question qu’il est demandé aux candidats de traiter. Le troisième énoncé de sujet est constitué par un texte dont l’auteur figure dans la liste des auteurs des programmes, et qu’il est demandé au candidat d’expliquer.
Ce texte est accompagné de la consigne suivante :
Expliquer le texte suivant : [Texte, auteur, titre et date ou époque de composition ou de publication de l’œuvre]
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
Aucun délai n’est imposé au candidat concernant le choix de l’énoncé.
Nature des sujets
Les sujets proposés aux candidats tiennent compte des conditions et des exigences formulées par les programmes en vigueur, et permettent une évaluation équitable et adaptée à chaque série. Ils donnent aux candidats l’occasion de mobiliser la culture philosophique acquise par leur travail, en liaison avec le programme, sans pour autant exiger des connaissances particulières, une familiarité avec telle ou telle tradition philosophique ou encore une habileté hors de portée d’un candidat moyen.
a. Les questions (sujets 1 et 2)
Les sujets de dissertation prennent, dans toute la mesure du possible, la forme d’une question directe. Les intitulés de sujet appellent une discussion rigoureuse sur une ou plusieurs notions du programme, et celles-ci sont aisément repérables par les candidats. Ces derniers sont invités, par cette question, à en explorer les enjeux et à examiner de façon critique et ordonnée la ou les réponses qu’elle appelle.
Pour la formulation des questions, on écartera en particulier :
les libellés dont le rapport aux notions du programme est insuffisamment apparent ;
les libellés constitués d’une citation ;
les libellés supposant l’acceptation préalable d’une thèse, ou demandant simplement d’en préciser les termes et le sens ;
les libellés combinant plusieurs questions.
b. L’explication de texte (sujet 3)
La nature de l’épreuve incite à éviter les textes les plus fréquemment expliqués en classe et notamment les extraits reproduits dans les manuels scolaires.
Le texte, emprunté à un auteur figurant dans la liste des auteurs du programme de chacune des trois séries L, ES et S, se rapporte explicitement à une ou plusieurs notions du programme. D’une longueur de dix à vingt lignes, sa compréhension précise permet au candidat, comme l’y invite la consigne accompagnant le texte, de mettre en évidence le cheminement et les enjeux d’une pensée dont il découvre l’exposé. Le texte est par conséquent aussi simple que possible et ne requiert aucune connaissance particulière de la doctrine de l’auteur ou d’une doctrine philosophique déterminée. Il ne comporte pas de termes techniques ni ne renvoie à des connaissances spécialisées.
Évaluation et notation
L’évaluation de la copie du candidat est globale. Qu’il s’agisse de la dissertation ou de l’explication de texte, la nature des exercices philosophiques proposés aux candidats exclut tout barème ou grille de notation fixés d’avance. Elle impose en revanche que des critères de correction soient collégialement élaborés par les correcteurs dans le cadre de réunions plénières d’entente et d’harmonisation. Les correcteurs procèdent alors à l’analyse attentive des difficultés singulières de chaque sujet et à l’examen d’un certain nombre de copies représentatives de ces difficultés.
Aucune méthode, aucun plan ne sont imposés ni interdits au candidat, dès lors qu’il effectue l’exercice demandé en manifestant les aptitudes requises. On ne saurait non plus identifier l’existence d’une culture philosophique à la simple présence, dans une copie, de références non commentées, de citations éparses ou de noms d’auteurs sans une référence à tel ou tel de leurs arguments.
La nature de l’épreuve n’appelle pas la simple restitution de connaissances. L’exigence d’une culture philosophique accompagne un effort de pensée qui comporte lui-même, inévitablement, une part de risque. Aussi la nature de l’épreuve impose-t-elle aux correcteurs de tenir le plus largement compte, dans leur évaluation, de la réalité de cet effort, même lorsqu’il n’est pas abouti.
B – Épreuve orale de contrôle
Durée : 20 minutes.
Temps de préparation : 20 minutes.
Le candidat présente à l’examinateur la liste des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire, rigoureusement choisies selon les modalités prévues par les programmes :
deux œuvres au moins en série L.
une œuvre au moins dans les séries ES et S.
Lorsqu’une des œuvres aura été étudiée seulement dans certaines de ses parties, la délimitation précise de celles-ci sera explicitement indiquée. Le candidat sera porteur d’un exemplaire de chacun des ouvrages figurant sur la liste.
L’épreuve orale portera obligatoirement sur l’une des œuvres présentées, dont un bref fragment devra être expliqué, en liaison avec les notions du programme. Au cas où le candidat ne présente aucune liste, ou présente une liste non conforme au programme, cette situation est consignée au procès-verbal de l’épreuve. Il est recommandé à l’examinateur, dans ce cas, de présenter au candidat deux ou trois œuvres. Le candidat choisit l’une d’entre elles, dont il lui est demandé d’expliquer un bref fragment.
Prenant place dans un oral de contrôle, l’interrogation ne saurait exiger du candidat des connaissances qui n’ont pas été attendues de lui dans le cadre de l’épreuve écrite. L’interrogation permet en revanche au candidat de faire preuve de connaissances élémentaires (vocabulaire philosophique, questions fondamentales des traditions philosophiques), de tirer parti de ses qualités de réflexion et d’expression, ainsi que des lectures qu’il aura pu faire au cours de son année de classe terminale ou, s’il s’agit d’un candidat libre, au cours de sa période de formation ou d’auto-formation.
Pour le ministre de l’éducation nationale et par délégation,Le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Michel Blanquer
Les œuvres de l’oral seront obligatoirement choisies parmi celles des auteurs figurant dans la liste ci-dessous. Deux œuvres au moins seront étudiées en série L, et une au moins dans les séries ES et S. Ces textes seront présentés par l’élève, le cas échéant, à l’épreuve orale du baccalauréat. Dans tous les cas où plusieurs œuvres seront étudiées, elles seront prises dans des périodes distinctes (la liste fait apparaître trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Âge, la période moderne, la période contemporaine).
Pour que cette étude soit pleinement instructive, les œuvres retenues feront l’objet d’un commentaire suivi, soit dans leur intégralité, soit au travers de parties significatives, pourvu que celles-ci aient une certaine ampleur, forment un tout et présentent un caractère de continuité. Bien entendu, le professeur peut aussi utiliser pour les besoins de son enseignement des extraits d’écrits dont les auteurs ne figurent pas sur cette liste.
Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Sénèque ; Cicéron ; Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Spinoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault.
Le candidat présentera à l’examinateur la liste des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire. Cette obligation s’impose à tous les candidats, qu’ils soient élèves d’un établissement ou candidats libres. La liste présentée par les élèves d’un établissement d’enseignement sera signée par le professeur, visée par le chef d’établissement et annexée au livret scolaire. Les œuvres philosophiques seront rigoureusement choisies dans les conditions fixées par le programme en vigueur. Lorsqu’une des œuvres aura été étudiée seulement dans certaines de ses parties, la délimitation précise de celles-ci sera explicitement indiquée. Le candidat sera porteur d’un exemplaire de chacun des ouvrages figurant sur la liste. Il est rappelé que le programme fixe pour chaque série, le nombre des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire, ainsi que les modalités du choix des auteurs. L’épreuve orale portera obligatoirement sur l’une des œuvres présentées, dont un bref fragment devra être expliqué. Au cours de l’entretien, toute notion du programme pourra éventuellement faire l’objet d’une interrogation distincte ou, si possible, en liaison avec l’étude du texte. Au cas où le candidat, en contravention avec les dispositions réglementaires, ne présente aucune liste, ou présente une liste qui, n’étant pas conforme au programme, ne lie pas l’examinateur, il est recommandé à celui-ci de fournir au candidat deux ou trois œuvres, le candidat choisit l’une d’entre elles, dont il lui est demandé d’expliquer un bref fragment. Compte tenu des obligations fixées par le programme et des présentes instructions, l’interrogation devra essentiellement permettre au candidat de tirer parti de sa culture, de ses qualités de réflexion, des lectures qu’il a pu faire au cours de l’année. Dans toutes les séries, l’interrogation durera vingt minutes afin de permettre au candidat de montrer ses possibilités ; il disposera de vingt minutes environ pour la préparer.
Baccalauréat technologique
note de service n°2006-087 du 19 mai 2006 actualisant la définition des épreuves écrites et orales de philosophie des séries technologiques et donnant les recommandations suivantes pour la formulation des sujets (dispositions applicables à la rentrée 2007) :
« A) Pour l’énoncé des sujets de dissertation, on évitera :
1. les rédactions trop générales dont le rapport avec une ou plusieurs notions du programme n’apparaît pas clairement ;
2. dans le libellé du sujet, l’emploi de termes techniques ou de termes exigeant la connaissance d’une doctrine philosophique déterminée ;
3. les sujets exigeant des connaissances trop spécialisées ;
4. les sujets constitués par une citation.
D’une façon générale, les sujets de dissertation seront libellés sous la forme d’une question, renvoyant explicitement à un problème directement relatif à une au moins des notions du programme.
B) Pour le troisième sujet, l’explication d’un texte philosophique :
1. Le texte proposé doit être simple.
2. Les questions n’ont pas pour but principal de vérifier ponctuellement la compréhension du texte par les candidats, mais d’abord d’aider et de guider ceux-ci dans la rédaction de l’explication.
On évitera donc les questions suggérant de reprendre simplement le texte ou de donner le sens de certaines expressions indépendamment de la compréhension d’ensemble du passage, comme on évitera les questions invitant à une dissertation générale sans rapport avec l’idée principale ou la thèse du texte.
On veillera en revanche à proposer des questions susceptibles de guider vraiment l’étude du texte. À cette fin :
a) On invitera d’abord le candidat à dégager (en retenant la formule la plus appropriée à la nature du texte) son objet, son idée principale, puis son organisation.
b) On lui demandera ensuite d’expliquer deux ou trois points particuliers (mots, expressions ou phrases) en l’incitant à préciser leur rapport à l’idée générale et à l’organisation du passage.
c) La dernière question, en proposant la discussion de l’idée centrale du texte, devra permettre au candidat d’en préciser la signification et de faire apparaître le problème dont il est question. »